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Conférence : Allons-nous continuer la recherche scientifique ?

Date de début : jeu, 16 Mai 2024 - 17:30
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Catégorie : Séminaire
Laboratoire : LPCT

Dans le cadre des activités de l’axe Epistémologie, Didactique, Interdisciplinarité, Science et Société du Laboratoire de Physique et Chimie Théoriques, le 28 septembre dernier, Céline Pessis intervenait à la faculté des sciences de Nancy afin de retracer l’histoire des formes de rébellion des scientifiques face à l’utilisation effrénée de leurs activités. Elle a en particulier mis l’accent sur l’histoire du mouvement d’écologie politique Survivre… Et Vivre ! initié et animé par des chercheurs.

Ce jeudi 16 mai à 17h30 aura lieu une seconde intervention, par M. Jean-Paul Malrieu, qui témoignera de ses années passées parmi le collectif Survivre… Et Vivre ! et livrera sa lecture sur ce qui se ressemble et se distingue dans les formes et les enjeux d’une disssidence chez les scientifiques aujourd’hui et dans les années 70. Un résumé de son intervention est livré à la fin de cet e-mail.

Cette conférence se déroulera à la faculté des sciences de Nancy, dans l’amphithéâtre VG3, qui est accessible depuis l’entrée 3C, que vous pouvez visualiser dans le quart Sud-Ouest du plan au lien suivant : https://cutt.ly/Mw5su1Qm

1970-2024, d’une dissidence à l’autre chez les scientifiques

Au début des années 70 Alexandre Grothendieck et Denis Guedj, figures du mouvement « Survivre », posaient une question incongrue : « Faut-il arrêter la Recherche Scientifique ? ». Cinquante ans après de nombreux jeunes diplômés refusent d’entrer dans les carrières auxquelles on les avait destinés. Quoi de commun entre ces deux moments ? Quelles remises en cause, quels doutes et quelles motivations ?  Les contextes sont très différents. La critique des années 70 porte sur les accointances entre sciences et armées, sur les pollutions, sur un probable épuisement des ressources, sur les effets pervers des complexifications techniques. En devenant « Survivre et Vivre », le mouvement intégrait une critique de sens, le refus d’asservissement à des professions spécialisées, ou à des « bullshit jobs », une recherche de vies pleines. Mais les expériences alternatives prônées sont restées limitées.
Le contexte actuel, la crise climatique qui se déploie, font basculer du doute à l’urgence. Ce qui pouvait paraître un luxe devient nécessité. Mais bien des questions d’hier demeurent : quelles sont les responsabilités respectives du Capitalisme, de la Technique et de la Science elle-même dans la crise ? Que peuvent apporter les tentatives locales de constructions alternatives ? Quels chemins dessiner pour passer de la frénésie techno-capitaliste à un équilibre soutenable dans les rapports entre humains et entre humains et nature ? A quelles échelles agir ?